LA THAÏLANDE EN 3 ÉTAPES :
Depuis mon arrivée en
Asie du Sud-Est début février, la Thaïlande et sa capitale Bangkok
sont devenus le point central et de départ de mes excursions dans
les autres pays. J'y suis d'abord arrivé pour récupérer le visa
pour la Birmanie à l'ambassade. En revenant de Birmanie, j'y suis
repassé pour rejoindre le sable et les cocotiers de l’île de
Kho-Kut. Puis en rentrant du Cambodge, j'avais des démarches à
faire auprès d'une compagnie aérienne dans Bangkok et je m'en suis
éloigné pour visiter deux sites touristiques. Et ce n'est pas fini
car l'avantage avec Bangkok, c'est que ses aéroports permettent de
rejoindre de nombreuses destinations à des coûts réduits. Lors de
ces 3 séjours, je n'ai vu qu'une petite partie de la Thaïlande mais
cela m'a permis d'apprécier la culture, la diversité des paysages
et la cuisine.
Bangkok n'est pas une
ville, c'est un monstre : 12 millions d'habitants, il faut faire
des dizaines de kilomètres avant d'en sortir, les autoroutes se
croisent sur 2 ou 3 niveaux... Pourtant le centre ville où se
retrouvent tous les monuments historiques et les touristes fait
oublier ce gigantisme même si l'agitation est constante. La rue des
routards (les back-packer's, en anglais ceux qui ont un sac sur le
dos), c'est Khao San Road avec ses restaurants, hôtels, bars,
bouffes de rue, magasins de contrefaçon et de souvenirs, boites de
nuit, prostituées et dealers (ces deux derniers sont moins visibles
car la police a fait quelques interventions musclées).
Repas de Khao San Road
Dans Bangkok, il est
très facile de se déplacer. Il est possible d'utiliser les
touk-touks, les vélos type Vélib pour les courageux, les moto-taxis
pour les candidats au suicide, les taxis, les bus, un métro aérien,
le TBS ultra-moderne et ultra-climatisé. Moi j'ai souvent utilisé
le bateau-taxi car pas cher (15 baths soit moins de 50 centimes) et
il me permettait de rejoindre rapidement tous les lieux où je
souhaitais me rendre. Et puis c'est assez agréable de laisser le
bruit et la pollution des routes pour la fraîcheur du fleuve.
Sur le fleuve en bateau
Les lieux à visiter
proches du centre ville sont le Wat Phra Kaew, le Grand Palais et le
Wat Pho. Sur le site du Wat Phra Kaew et du Grand Palais se trouvent
de nombreux bâtiments religieux sacrés et en particulier une pagode
abritant le Bouddha de jade, une des images les plus sacrées du
bouddhisme (interdiction de prendre des photos de cette statut). Si
vous souhaitez trouver un lieu plus calme, loin de l'agitation de la
ville, je vous conseille le Wat Pho qui est à deux pas du Grand
Palais. Un grand Bouddha couché et recouvert d'or, long de 18 mètres
en est l'attraction principale et les petits jardins qui l'entourent
sont frais, agréables et parfaits pour une sieste durant l'après
midi. Les plus courageux pourront s'essayer à la méditation.
Comme j'avais un peu de
temps, j'ai parcouru les étages du Siam Center et du MBK, deux
centres commerciaux ultra-moderne où les consommateurs se croisent
sur plus de 6 étages. On peut aussi bien y acheter une Rolex
contrefaite pour 30 euros ou la dernière des Rolls-Royces. A voir
selon vos moyens.
Les escaliers des étages du Siam Center.
QUELQUES PHOTOS DE BANGKOK.
Pantalon ridicule.
Dans le Wat Phra Kaew.
Le grand Bouddha couché et les autres Bouddhas du Wat Pho.
Toujours la DDE en train de déjeuner.
A la plage : L’île de Kho-Kut.
Après les 19 jours
passés en Birmanie, mon collègue Jean-François et moi souhaitions
un peu de calme et c'est sur l’île de Knock-out que nous l'avons
trouvé. Loin des gros complexes touristiques, des plages
thaïlandaises telles de Kho Lanta ou Kho Samui, Kho-Kut est encore
préservée du tourisme de masse. Les plages sont bien sûr
paradisiaques : palmiers, sable blanc et eau turquoise à une
température trop haute pour être mentionnée ici.
Et lorsqu'on a des eaux
sublimes pour se baigner, où pensez-vous qu'on va faire trempette ?
Dans une cascade dans la jungle ! Nous avons profité des plages
bien sur, mais nous sommes souvent retournés à l'intérieur de
l’île où une petite cascade permettait de se rafraîchir car
l'eau y était bien moins chaude qu'à la mer. En plus, une corde au
bout d'un arbre permettait de s'exercer au plongeon acrobatique.
Autres activités à
faire à Kho-Kut : visiter le village des pêcheurs situé au
sud et y déguster un poisson fraîchement sorti de l'eau ; une
plongée masque-tuba pas très intéressante car les spots de plongée
n'était pas des plus extraordinaires ; louer un scooter et
visiter toutes les plages de l’île à son rythme. Nous avons
également passé une bonne heure à tester toutes les techniques
imaginables pour décrocher une noix de coco. Nous nous sommes
escrimé mais ni le lancé de rocher, ni le jet de bambou n'ont
permis de décrocher une seule de ces maudites cocos.
Sur la plage abandonnée...
... sacs poubelles et des déchets.
JF marche sur l'eau ! Vivement qu'il multiplie le vin !
Des allemands ou des français, qui boit le plus de bière ?
Robinson sur son île.
Au nord de Bangkok : Ayutthaya et le parc national de Khao Yai :
Après le retour
anticipé du Cambodge pour cause de températures excessives, il me
restait encore 6 jours avant mon départ pour la prochaine étape.
J'ai donc décidé de visiter des lieux proches de Bangkok pour ne
pas avoir à passer trop de temps dans les transports en commun. Par
chance, 2 sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO
correspondaient à mes attentes. Lors de ces excursions, j'étais
accompagné par Kenta Suzuki, 21 ans, japonais comme son nom
l'indique, qui lui aussi est en plein tour du monde.
Le ville d'Ayutthaya fut
notre première étape. Elle est connue pour ses temples anciens
dédiés à Bouddha. Ces temples sont en briques rouges et s'étendent
sur plusieurs hectares. Ce qui est dommage, c'est qu'ils sont en
général très endommagés voir parfois détruits, les bouddhas sont
souvent décapités et tous ces temples sont au beau milieu de la
ville et des voies de circulation. Nous étions bien loin du calme de
Bagan ou d'Angkor. Le Watt Chaiwatthanaram est à voir en particulier
pour le coucher de soleil.
Après Ayutthaya et
comme nous nous entendions bien, mon nippon et moi avons continué
notre bout de route ensemble jusqu'au Parc Naturel National de Khao
Yai. Nous n'avions que le téléphone portable de Kenta pour nous
orienter vers ce parc et quelques informations trouvées sur le net
mais aucun livre ou guide. On s'est débrouillé et on a fait
confiance à la chance (et un peu aux thaïlandais aussi).
En arrivant à la gare
de Pak Chong, on savait qu'on avait encore 30 kilomètres à faire
avant d'arriver dans la jungle. On a réussi à dégoter une espèce
de bétaillère qui sert de bus local mais elle nous a laissé à
l'entrée du parc car c'était son terminus. On a donc payé notre
droit d'entrée, demandé où loger pas cher et comment y aller.
Réponse : « le moins cher c'est le camping et vous pouvez
y aller en faisant du stop ». Le camping, j'étais au courant
et Kenta était heureux car il n'avais jamais dormi dans une tente.
Mais pour le stop, je voyais l'affaire mal engagée : qui
prendra deux pingouins avec sac à dos dans la jungle ? Et tout
ça par une chaleur à crever ! Et bien j'avais tort, en moins
de 5 minutes un pick-up nous a chargés dans sa benne. Bon OK, le
chauffeur roulait à tombeau ouvert mais on est arrivé en entier au
quartier général des gardes forestiers, au centre du parc. Après
avoir glané quelques informations sur les randonnées, nous avons
refait du stop et trouvé un camping pour passer la nuit.
Kenta dans la benne du pick-up.
Je suis allé à Kao Yai car c'est un lieu où l'on peut voir facilement des animaux en liberté et en particulier des éléphants d'Asie sauvages (il paraît même qu'il y a des tigres). Autant dire que malgré la vitesse du Fangio thaïlandais, à peine rentré dans la parc j'ouvrais grand les yeux pour distinguer un gros truc gris. Dans le camping, nous sommes accueillis par des cerfs et des biches qui broutent tranquillement. On monte la tente au plus grand plaisir de Kenta qui ne cesse de faire des « Rhooo » ou des « Ohooo », onomatopées totalement japonaises. Comme nous avons encore quelques minutes devant nous, on part randonner : on voit des dizaines de cerfs et biches thaïs, quelques macaques, des coqs sauvages, des toucans, un chevreuil local. Le tout en moins de 2 heures.
Troupeau de cerfs.
Au camping, on croise un allemand qui nous raconte que durant l'après midi il a réussi à voir un crocodile et un éléphant. Quel chanceux ! Il nous propose de sortir de nuit sur un petit sentier pour faire un « safari de nuit ». On demande tout de même l'autorisation au gardien, par politesse, qui refuse en nous expliquant que c'est très dangereux, qu'il peut y avoir un tigre, qu'on peut se faire attaquer... Dommage...
Dix minutes plus tard,
un japonais, un allemand et un français se trouvent au milieu du
parc avec simplement des lampes de poches. Nous avons marché environ
une heure sur un petit sentier, on a vu des cerfs par dizaine dont
certains à moins de 10 mètre. Mais pas d'éléphants, ni de tigres.
Kenta a été ravi par
sa première nuit sous une tente même si les multiples bruits de la jungle
l'ont parfois réveillé : pas facile d’être reniflé par un
animal duquel on est séparé par un simple bout de tissu. On se
réveille de bonne heure pour partir en randonnée et on mange des
chips et des nouilles lyophilisées. Il n'y a pas de restaurant ou de
vendeur ambulant dans le parc, nous sommes obligés d'acheter du tout
prêt et de le stocker dans la tente. On part faire une grosse boucle
de 10 kilomètres dont 5 dans la jungle. Je vais faire le guide pour
Kenta qui ne semble pas habitué à la nature (c'est vrai qu'il
habite Tokyo). Je ne sais pas si c'est l'instinct ou les habitudes
séneujolaises qui reviennent mais j'arrive parfaitement à me
diriger malgré un balisage parcimonial. Je distingue assez bien les
animaux ce qui ravi le japonais : des gros milles pattes, des
lézards, des oiseaux, une espèce de faisan bleu marine, un chat au
pelage de panthère...
Lors d'une pause, je fais un signe à Kenta de ne plus faire de bruit : un groupe de 4 gibbons vient valser au dessus de nos têtes. Avec leurs longs bras, ils passent de branche en branche, nous faisons chauffer les appareils photo et les « Rhooo » nippons s’intensifient.
Lors d'une pause, je fais un signe à Kenta de ne plus faire de bruit : un groupe de 4 gibbons vient valser au dessus de nos têtes. Avec leurs longs bras, ils passent de branche en branche, nous faisons chauffer les appareils photo et les « Rhooo » nippons s’intensifient.
Un des 4 gibbons.
Après une sieste réparatrice sous la tente, nous repartons en direction du secteur balisé où l'allemand a vu le crocodile et l'éléphant. Mais nous n'avons pas la même chance, nous ne voyons aucun animal de l'après-midi, peut être du fait des pas lourdaud de Kenta qui fait plus de bruit qu'un troupeau de bisons. Au moins aucun risque de se trouver nez à nez avec un cobra royal qui doit être parti bien avant notre arrivée. En plus j’abîme sérieusement mon appareil photo en arrachant un bout du boîtier.
On voit tout de même la
chute d'eau qui a servi pour le tournage du film « La Plage »
avec Léonardo Di Caprio, Guillaume Canet et Virgine Ledoyen. Mais on
s'est fait rattraper par l'heure, on doit être rentré avant la nuit
car ce soir on a réservé un 4x4 pour un « night safari »
officiel. Nous accélérons le pas qui se transforme presque une
course et nous arrivons dans la pénombre juste à l'heure mais
trempés de sueur après une bonne heure de marche forcée. On compte
bien prendre 5 minutes de repos dans la tente. Mais là c'est
l'horreur, un vrai carnage : nous avons subit une attaque de
macaques ! Le haut vent de la tente est défonce, le tissu de la
porte éventré, les paquets de nourriture vides jonchent le sol. Les
salauds, ils ont senti la bouffe même emballée. Plus rien à manger
et on va dormir les pieds à l'air libre.
Devant ce spectacle, le
chauffeur du 4x4 qui vient d'arriver nous propose de nous conduire
dans un petit restaurant à la frontière du parc avant de faire le
safari. On accepte avec plaisir après avoir arrangé ce qui était
arrangeable. Un poulet épicé vient nous réconforter de notre
triste après-midi. Kenta et moi discutons un peu avec le chauffeur
en mangeant. Soudain il se lève et crie « Éléphant,
éléphant ! ». Nos deux chaises volent tant on se lève à
la vitesse de l'éclair. Sur la petite route à 5 mètres derrière
nous passe tranquillement un gros mâle, sans faire de bruit. La
scène dure 10 secondes, dans la nuit mais on a tout de même le
temps de voir sa haute stature et de prendre une photo. Génial !
Trop heureux !
C'est bien un éléphant de dos.
Lors du safari on en verra un autre mais très
loin. Et dire que sans l'attaque des macaques nous ne serions pas
venus dans ce petit restaurant. A chaque chose mauvaise succède un
chose heureuse, la vie est ainsi !