mercredi 30 avril 2014

LA THAÏLANDE en 3 étapes.


LA THAÏLANDE EN 3 ÉTAPES : 

 Depuis mon arrivée en Asie du Sud-Est début février, la Thaïlande et sa capitale Bangkok sont devenus le point central et de départ de mes excursions dans les autres pays. J'y suis d'abord arrivé pour récupérer le visa pour la Birmanie à l'ambassade. En revenant de Birmanie, j'y suis repassé pour rejoindre le sable et les cocotiers de l’île de Kho-Kut. Puis en rentrant du Cambodge, j'avais des démarches à faire auprès d'une compagnie aérienne dans Bangkok et je m'en suis éloigné pour visiter deux sites touristiques. Et ce n'est pas fini car l'avantage avec Bangkok, c'est que ses aéroports permettent de rejoindre de nombreuses destinations à des coûts réduits. Lors de ces 3 séjours, je n'ai vu qu'une petite partie de la Thaïlande mais cela m'a permis d'apprécier la culture, la diversité des paysages et la cuisine.

Bangkok :




   Bangkok n'est pas une ville, c'est un monstre : 12 millions d'habitants, il faut faire des dizaines de kilomètres avant d'en sortir, les autoroutes se croisent sur 2 ou 3 niveaux... Pourtant le centre ville où se retrouvent tous les monuments historiques et les touristes fait oublier ce gigantisme même si l'agitation est constante. La rue des routards (les back-packer's, en anglais ceux qui ont un sac sur le dos), c'est Khao San Road avec ses restaurants, hôtels, bars, bouffes de rue, magasins de contrefaçon et de souvenirs, boites de nuit, prostituées et dealers (ces deux derniers sont moins visibles car la police a fait quelques interventions musclées).

Repas de Khao San Road


   Dans Bangkok, il est très facile de se déplacer. Il est possible d'utiliser les touk-touks, les vélos type Vélib pour les courageux, les moto-taxis pour les candidats au suicide, les taxis, les bus, un métro aérien, le TBS ultra-moderne et ultra-climatisé. Moi j'ai souvent utilisé le bateau-taxi car pas cher (15 baths soit moins de 50 centimes) et il me permettait de rejoindre rapidement tous les lieux où je souhaitais me rendre. Et puis c'est assez agréable de laisser le bruit et la pollution des routes pour la fraîcheur du fleuve.

Sur le fleuve en bateau


   Les lieux à visiter proches du centre ville sont le Wat Phra Kaew, le Grand Palais et le Wat Pho. Sur le site du Wat Phra Kaew et du Grand Palais se trouvent de nombreux bâtiments religieux sacrés et en particulier une pagode abritant le Bouddha de jade, une des images les plus sacrées du bouddhisme (interdiction de prendre des photos de cette statut). Si vous souhaitez trouver un lieu plus calme, loin de l'agitation de la ville, je vous conseille le Wat Pho qui est à deux pas du Grand Palais. Un grand Bouddha couché et recouvert d'or, long de 18 mètres en est l'attraction principale et les petits jardins qui l'entourent sont frais, agréables et parfaits pour une sieste durant l'après midi. Les plus courageux pourront s'essayer à la méditation.


   Comme j'avais un peu de temps, j'ai parcouru les étages du Siam Center et du MBK, deux centres commerciaux ultra-moderne où les consommateurs se croisent sur plus de 6 étages. On peut aussi bien y acheter une Rolex contrefaite pour 30 euros ou la dernière des Rolls-Royces. A voir selon vos moyens.
Les escaliers des étages du Siam Center.


QUELQUES PHOTOS DE BANGKOK.



Pantalon ridicule.


Dans le Wat Phra Kaew.





Le grand Bouddha couché et les autres Bouddhas du Wat Pho.






Toujours la DDE en train de déjeuner.

A la plage : L’île de Kho-Kut.




   Après les 19 jours passés en Birmanie, mon collègue Jean-François et moi souhaitions un peu de calme et c'est sur l’île de Knock-out que nous l'avons trouvé. Loin des gros complexes touristiques, des plages thaïlandaises telles de Kho Lanta ou Kho Samui, Kho-Kut est encore préservée du tourisme de masse. Les plages sont bien sûr paradisiaques : palmiers, sable blanc et eau turquoise à une température trop haute pour être mentionnée ici.


   Et lorsqu'on a des eaux sublimes pour se baigner, où pensez-vous qu'on va faire trempette ? Dans une cascade dans la jungle ! Nous avons profité des plages bien sur, mais nous sommes souvent retournés à l'intérieur de l’île où une petite cascade permettait de se rafraîchir car l'eau y était bien moins chaude qu'à la mer. En plus, une corde au bout d'un arbre permettait de s'exercer au plongeon acrobatique.


   Autres activités à faire à Kho-Kut : visiter le village des pêcheurs situé au sud et y déguster un poisson fraîchement sorti de l'eau ; une plongée masque-tuba pas très intéressante car les spots de plongée n'était pas des plus extraordinaires ; louer un scooter et visiter toutes les plages de l’île à son rythme. Nous avons également passé une bonne heure à tester toutes les techniques imaginables pour décrocher une noix de coco. Nous nous sommes escrimé mais ni le lancé de rocher, ni le jet de bambou n'ont permis de décrocher une seule de ces maudites cocos.
Sur la plage abandonnée...


... sacs poubelles et des déchets.

JF marche sur l'eau ! Vivement qu'il multiplie le vin !


Des allemands ou des français, qui boit le plus de bière ?


Robinson sur son île.

Au nord de Bangkok : Ayutthaya et le parc national de Khao Yai :


   Après le retour anticipé du Cambodge pour cause de températures excessives, il me restait encore 6 jours avant mon départ pour la prochaine étape. J'ai donc décidé de visiter des lieux proches de Bangkok pour ne pas avoir à passer trop de temps dans les transports en commun. Par chance, 2 sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO correspondaient à mes attentes. Lors de ces excursions, j'étais accompagné par Kenta Suzuki, 21 ans, japonais comme son nom l'indique, qui lui aussi est en plein tour du monde.

   Le ville d'Ayutthaya fut notre première étape. Elle est connue pour ses temples anciens dédiés à Bouddha. Ces temples sont en briques rouges et s'étendent sur plusieurs hectares. Ce qui est dommage, c'est qu'ils sont en général très endommagés voir parfois détruits, les bouddhas sont souvent décapités et tous ces temples sont au beau milieu de la ville et des voies de circulation. Nous étions bien loin du calme de Bagan ou d'Angkor. Le Watt Chaiwatthanaram est à voir en particulier pour le coucher de soleil.



   Après Ayutthaya et comme nous nous entendions bien, mon nippon et moi avons continué notre bout de route ensemble jusqu'au Parc Naturel National de Khao Yai. Nous n'avions que le téléphone portable de Kenta pour nous orienter vers ce parc et quelques informations trouvées sur le net mais aucun livre ou guide. On s'est débrouillé et on a fait confiance à la chance (et un peu aux thaïlandais aussi).
Les éléphants dressés d'Ayutthaya.

   En arrivant à la gare de Pak Chong, on savait qu'on avait encore 30 kilomètres à faire avant d'arriver dans la jungle. On a réussi à dégoter une espèce de bétaillère qui sert de bus local mais elle nous a laissé à l'entrée du parc car c'était son terminus. On a donc payé notre droit d'entrée, demandé où loger pas cher et comment y aller. Réponse : « le moins cher c'est le camping et vous pouvez y aller en faisant du stop ». Le camping, j'étais au courant et Kenta était heureux car il n'avais jamais dormi dans une tente. Mais pour le stop, je voyais l'affaire mal engagée : qui prendra deux pingouins avec sac à dos dans la jungle ? Et tout ça par une chaleur à crever ! Et bien j'avais tort, en moins de 5 minutes un pick-up nous a chargés dans sa benne. Bon OK, le chauffeur roulait à tombeau ouvert mais on est arrivé en entier au quartier général des gardes forestiers, au centre du parc. Après avoir glané quelques informations sur les randonnées, nous avons refait du stop et trouvé un camping pour passer la nuit.
Kenta dans la benne du pick-up.

   Je suis allé à Kao Yai car c'est un lieu où l'on peut voir facilement des animaux en liberté et en particulier des éléphants d'Asie sauvages (il paraît même qu'il y a des tigres). Autant dire que malgré la vitesse du Fangio thaïlandais, à peine rentré dans la parc j'ouvrais grand les yeux pour distinguer un gros truc gris. Dans le camping, nous sommes accueillis par des cerfs et des biches qui broutent tranquillement. On monte la tente au plus grand plaisir de Kenta qui ne cesse de faire des « Rhooo » ou des « Ohooo », onomatopées totalement japonaises. Comme nous avons encore quelques minutes devant nous, on part randonner : on voit des dizaines de cerfs et biches thaïs, quelques macaques, des coqs sauvages, des toucans, un chevreuil local. Le tout en moins de 2 heures.
Troupeau de cerfs.

   Au camping, on croise un allemand qui nous raconte que durant l'après midi il a réussi à voir un crocodile et un éléphant. Quel chanceux ! Il nous propose de sortir de nuit sur un petit sentier pour faire un « safari de nuit ». On demande tout de même l'autorisation au gardien, par politesse, qui refuse en nous expliquant que c'est très dangereux, qu'il peut y avoir un tigre, qu'on peut se faire attaquer... Dommage...
Un coq sauvage : je ne pensais pas que ça existait.

   Dix minutes plus tard, un japonais, un allemand et un français se trouvent au milieu du parc avec simplement des lampes de poches. Nous avons marché environ une heure sur un petit sentier, on a vu des cerfs par dizaine dont certains à moins de 10 mètre. Mais pas d'éléphants, ni de tigres.
Bande de macaques, donnez moi un bébé singe, il sera FORMIDABLE.

   Kenta a été ravi par sa première nuit sous une tente même si les multiples bruits de la jungle l'ont parfois réveillé : pas facile d’être reniflé par un animal duquel on est séparé par un simple bout de tissu. On se réveille de bonne heure pour partir en randonnée et on mange des chips et des nouilles lyophilisées. Il n'y a pas de restaurant ou de vendeur ambulant dans le parc, nous sommes obligés d'acheter du tout prêt et de le stocker dans la tente. On part faire une grosse boucle de 10 kilomètres dont 5 dans la jungle. Je vais faire le guide pour Kenta qui ne semble pas habitué à la nature (c'est vrai qu'il habite Tokyo). Je ne sais pas si c'est l'instinct ou les habitudes séneujolaises qui reviennent mais j'arrive parfaitement à me diriger malgré un balisage parcimonial. Je distingue assez bien les animaux ce qui ravi le japonais : des gros milles pattes, des lézards, des oiseaux, une espèce de faisan bleu marine, un chat au pelage de panthère...

   Lors d'une pause, je fais un signe à Kenta de ne plus faire de bruit : un groupe de 4 gibbons vient valser au dessus de nos têtes. Avec leurs longs bras, ils passent de branche en branche, nous faisons chauffer les appareils photo et les « Rhooo » nippons s’intensifient.
Un des 4 gibbons.

   Après une sieste réparatrice sous la tente, nous repartons en direction du secteur balisé où l'allemand a vu le crocodile et l'éléphant. Mais nous n'avons pas la même chance, nous ne voyons aucun animal de l'après-midi, peut être du fait des pas lourdaud de Kenta qui fait plus de bruit qu'un troupeau de bisons. Au moins aucun risque de se trouver nez à nez avec un cobra royal qui doit être parti bien avant notre arrivée. En plus j’abîme sérieusement mon appareil photo en arrachant un bout du boîtier.
Un beau spécimen de varan.

On voit tout de même la chute d'eau qui a servi pour le tournage du film « La Plage » avec Léonardo Di Caprio, Guillaume Canet et Virgine Ledoyen. Mais on s'est fait rattraper par l'heure, on doit être rentré avant la nuit car ce soir on a réservé un 4x4 pour un « night safari » officiel. Nous accélérons le pas qui se transforme presque une course et nous arrivons dans la pénombre juste à l'heure mais trempés de sueur après une bonne heure de marche forcée. On compte bien prendre 5 minutes de repos dans la tente. Mais là c'est l'horreur, un vrai carnage : nous avons subit une attaque de macaques ! Le haut vent de la tente est défonce, le tissu de la porte éventré, les paquets de nourriture vides jonchent le sol. Les salauds, ils ont senti la bouffe même emballée. Plus rien à manger et on va dormir les pieds à l'air libre.
Un porc-épic dans le camping.

   Devant ce spectacle, le chauffeur du 4x4 qui vient d'arriver nous propose de nous conduire dans un petit restaurant à la frontière du parc avant de faire le safari. On accepte avec plaisir après avoir arrangé ce qui était arrangeable. Un poulet épicé vient nous réconforter de notre triste après-midi. Kenta et moi discutons un peu avec le chauffeur en mangeant. Soudain il se lève et crie « Éléphant, éléphant ! ». Nos deux chaises volent tant on se lève à la vitesse de l'éclair. Sur la petite route à 5 mètres derrière nous passe tranquillement un gros mâle, sans faire de bruit. La scène dure 10 secondes, dans la nuit mais on a tout de même le temps de voir sa haute stature et de prendre une photo. Génial ! Trop heureux !
C'est bien un éléphant de dos.

   Lors du safari on en verra un autre mais très loin. Et dire que sans l'attaque des macaques nous ne serions pas venus dans ce petit restaurant. A chaque chose mauvaise succède un chose heureuse, la vie est ainsi !
Un sourire pour finir.


mardi 8 avril 2014

LE CAMBODGE : chaud mais beau, mais vraiment trop chaud.



   Je suis rentré un peu rapidement dans ce pays et j'en sors un peu rapidement et avec des regrets de partir si vite. C'est un beau pays qui mérite le détour, la population est réellement accueillante et souriante. Par certain aspect, le Cambodge m'a rappelé Madagascar : le sourire des gens, les routes en mauvais état, la pauvreté, l'ingéniosité des gens pour s'en sortir, les rizières, la pollution. Le seul réel défaut ici, c'est le soleil, non pas qu'il soit absent bien au contraire, il cogne trop fort toute la journée. Les températures avoisinant les 40°C et la chaleur humide et étouffante m'ont fait fuir vers la Thaïlande plus vite que prévu. Tous les touristes suaient à partir de 10 heures du matin. Mais cela ne m'a pas empêché de découvrir des lieux magnifiques. Je suis rentré par la frontière à l’extrême sud ouest avec la Thaïlande puis j'ai visité les villes de Kampot, Kep, Phnom Penh, Siem Reap et Battambang.

De Kampot à la capitale Phnom Penh :


   Quelle est la façon la plus simple de rentrer dans un pays ? A pied ! C'était une expérience nouvelle pour moi d’être déposé par un bus à la fin d'une route, de donner mon passeport à la douane pour enregistrer la sortie du territoire, de marcher durant 200 mètres dans le no mans land entre 2 pays, puis d’être enregistré à nouveau avec le passeport comme justificatif dans un nouveau pays. Le plus étonnant c'est que je n'avais aucune idée du lieu où je me trouvais précisément sur la carte du monde : je n'avais ni guide de voyage, ni carte du Cambodge sur moi.

   La ville de Kampot est mondialement connue pour sa spécialité : le poivre. Qu'il soit noir, rouge ou blanc, il est reconnu comme étant le meilleur et vous le trouvez souvent en Europe sur les tables des grands restaurants. Le poivre va toujours de paire avec le sel et Kampot possède aussi des marais salants pour la récolte de la fleur de sel.  

   A proximité de la ville, une des excursions les plus courante, c'est le massif du Bokor, une montagne surplombant le littoral avec des chutes d'eau et des immeubles abandonnés dont un ancien casino. Un conseil : hormis si vous cherchez la fraîcheur, n'y allez pas au mois de mars. Les chutes d'eau sont à sec, la ville abandonnée a été rachetée par les chinois qui ont construit un casino moderne et rénové l'ancien, et le jour où j'y suis allé le ciel était nuageux donc pas de vue sur le littoral !


   Après la petite déception du Bokor, j'ai loué une moto pour me rendre dans la cité balnéaire de Kep. J'ai été charmé par le calme de cette ville et la baie. Il y a une seule petite plage mais c'est suffisant pour oublier la chaleur de l'après midi et faire partir la poussière accumulée sur la peau lors du trajet en moto. Des circuits de randonnée ont été balisé dans une colline boisée. La vue sur la baie de Kep y est idéale, c'est une petite jungle ombragée à proximité de la ville. Kep est également célèbre pour son marché au crabe qui a lieu tous les jours. Ici, les crabes sont bleus, les marchandes les stockent dans des paniers en osier plongés dans la mer. Si vous souhaitez en déguster un spécimen, vous le choisissez directement : c'est du direct producteur au consommateur. Votre estomac se régalera aussi de brochettes de calamars et de tous les produits frais de la mer qui sont cuits sur place au barbecue : un délice pour les papilles.


   La capitale Phnom Penh est une ville assez calme, il n'y a pas beaucoup de circulation par rapport aux autres capitales asiatiques. J'y ai visité dans le même quartier le Royal Palace, la pagode d'argent (dont le sol est recouvert de dalles d'argents de 1 kilo, malheureusement invisibles, puisque recouvertes d'une moquette rouge) et le musée national des arts khmers.


   Ce musée m'a ouvert l'appétit vis à vis des merveilles qui m'attendaient sur le site d'Angkor. Les sculptures sont réalisées avec finesse et je suis resté bouche bée devant une dalle en grès haute de 2 mètres sur laquelle sont gravés des poèmes khmers. Cette dalle est vieille de 10 siècles mais les gravures semblent avoir été réalisées hier.

   Après les visites, pour trouver un peu de fraîcheur, j'ai traversé l’île de la Soie située sur le Mékong. Il n'y a aucune voiture, des arbres fruitiers de toutes sortes bordent les chemins (bananiers, manguiers, papayers et jacquiers) et les enfants rentrant de l'école font des sourires accompagnés d'un chaleureux « hello ».



   Le Cambodge est malheureusement célèbre pour le génocide perpétré par les Khmers Rouges dans les années 70. Entre 2 et 3 millions de personnes ont été massacrées soit ¼ de la population. Un des lieux les plus tristement connu de cette époque est le camp S-21, une école qui a servi de camp de détention. Les pires atrocités ont été commises dans ces lieux, des personnes innocentes torturées de façon horrible, des exécutions par dizaine. Un vrai cauchemar de voir ce qui a été commis dans ces salles, très difficile de déambuler sur ce sol qui a vu couler autant de sang. C'est un pan de cette histoire que je souhaitais voir même si cela m'a mis le moral dans les chaussettes. La nature humaine est parfois immonde.   



La cité d'Angkor : 


   Je vais mettre peu de texte et beaucoup de photos pour que vos yeux se régalent autant que les miens se sont régalés durant 3 jours.

   Aux environs de l'an 1000, pendant que nous faisions la cathédrale du Puy et la chapelle Saint Michel d'Aiguilhe, les khmers empilaient les pierres des temples d'Angkor. Quel acharnement mais quel chef d’œuvre. Ils ne connaissaient pas la technique de la clef de voûte, donc toutes les pierres sont posées les unes sur les autres, en équilibre. Et tout ça pour aboutir au plus grand édifice religieux au monde.



   Pour ma première visite de ce lieu classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, j'ai choisi la technique « à la barbare ». Je suis arrivé par bus de nuit à 4h30 du matin, j'ai décidé de ne pas dormir et d'enfourcher directement un vélo pour faire les visites de façon indépendante. Et pour être bien fatigué le soir, j'ai fait le grand tour d'une longueur de 24 kilomètres. Le soleil n'était pas levé que déjà mon corps était moite de sueur.




















   J'ai eu des bonnes idées pour éviter au maximum les touristes : 1/ Partir très tôt le matin. 2/ Faire le grand tour en vélo en commençant par la droite, c'est à dire par des temples plus petits pour finir par les plus majestueux. 3/ Manger vers 10h30 pour pouvoir visiter les temples vides entre 12h et 14h puisque les touristes mangent. Ainsi je me suis retrouvé seul dans les 2 premiers temples puis dans le temple central du Bayon ainsi que dans quelques petits temples isolés. J'ai fait tous les temples principaux ce premier jour, sans trop courir, pour découvrir le site. La température devait être bien au dessus de 40°C, même pas une petite brise pour se rafraîchir, plus de 4 litres d'eau engloutis, 13 heures d'excursion au total, une journée de repos le lendemain pour récupérer mais quel spectacle.



















   Pour le second jour à Angkor, j'étais accompagné par Guillaume, un québécois. Nous avons décidé de louer les services d'un touk-touk pour la journée afin de visiter quelques sites plus éloignés et faire encore une grosse journée de 13 heures. Le lever de soleil en ce mois de mars n'est pas très spectaculaire car c'est la saison sèche. Nous l'avons attendu dans le plus grand des temples, Angkor Wat. Une fois la foule contentée par la lumière céleste à 6h du matin, tout le monde part déjeuner. C'est ce moment qu'il faut choisir pour rentrer dans le temple encore désert. C'est le plus grand, mais pour moi pas forcément le plus beau des temples. Au centre se dresse un édifice un peu plus haut que les autres. L’être humain est ainsi fait qu'il veut toujours voir ce qui se passe plus haut, ce qui nous vient certainement de nos ancêtres chimpanzés. Mais, pour faire cette petite grimpette, il fallait donner 5 dollars au gardien. Soupçonnant que ces 5 dollars étaient plutôt « officieux » et qu'ils finiraient dans la poche du gardien, j'ai donc dis à Guillaume de ne rien payer et de me suivre. Nous avons contourné l'édifice pour échapper au regard du cambodgien et nous avons escaladé un escalier un peu plus loin en ignorant le panneau « Ne pas escalader ». Derrière moi un accent québécois lançait des « Maudit français, on va se faire mettre dehors ». Une fois en haut, nous avons joué un peu à cache-cache avec un autre gardien, mais il s'est avéré qu'il n'y avait pas à payer les 5 dollars de bakchich.







   Après avoir visité le Banteay Srei (le Lady Temple) et le Banteay Samre qui sont magnifiques mais à quelques kilomètres du site principal, nous avons voulu finir la journée dans le temple de Preah Khan. C'est un labyrinthe où on se perd un peu entre les couloirs et les pièces effondrées. Il est encore assez en état puisque la jungle l'entoure. Nous sommes restés au sommet d'un tas de pierre en équilibre pendant presque 2 heures, regardant les derniers touristes défiler, les écureuils jouer et les perruches se rassembler dans les arbres au coucher de soleil. Nous avons « relaxé » comme dit Guillaume. Une fois que la lumière du jour a commencé à fléchir, nous avons pris la direction de la sortie vers 17h45. A la porte du temple, nous avons trouvé le gardien assez inquiet car il ne nous avait pas trouvé lors de sa ronde finale, le temple fermant à 17h.


   Pour le troisième et dernier jour de visite, j'ai choisi à nouveau le vélo comme mode de déplacement car c'est celui qui offre le plus de liberté. Comme j'avais fait les temples les plus importants, j'ai décidé de revoir encore une fois les 2 plus beaux pour moi : la Bayon et le Preah Khan. Puis j'ai pris les chemins de traverse, les petites allées et les petits sentiers entre les temples. Ceci m'a permis d'éviter la foule des touristes, en particulier les chinois toujours très bruyants et les groupes de français de plus de 70 ans qui arrivent à survivre dans cette fournaise ! Angkor regorge de petits endroits isolés où il fait bon se reposer une petite demi-heure pour admirer les détails des bas reliefs, le travail de la pierre ou imaginer les efforts colossaux qu'il a fallu déployer pour bâtir tout cela. Après une dernière journée à nouveau de 13 heures, j'ai pris le chemin du retour avec Guillaume en discutant de toutes ces merveilles que nous avons admirées durant ces 3 jours.  




La vie cambodgienne.


   Je voulais voir des villages de plus près, rencontrer des locaux, essayer de trouver des personnes âgées qui avaient appris le français durant la colonisation ; le soleil et la chaleur m'ont découragé. Difficile de sortir le matin, impossible l'après midi. J'avais prévu de faire une randonnée en VTT d'une durée de 3 jours sur les rives du Mékong dans la région de Kratie mais je me voyais mal pédaler sous le soleil par 40°C. Dommage pour les rencontres avec les cambodgiens et avec les dauphins du Mékong. J'ai bien vu une vieille, elle m'a envoyé chez un vieux qui m'a donné une poignée de clous rouillés (seuls les expert de la série Kaamelott comprendront cette phrase).

   Une seule journée j'ai réussi à visiter la campagne cambodgienne, c'était dans les environs de la ville de Battambang. En compagnie de Laura, une jeune espagnole, nous avons loué un scooter pour sortir des sentiers battus. Le matin nous avons suivi la moisson du riz dans la campagne. C'est un peu différent des lentilles vellaves mais la technique est la même : une moissonneuse récolte le riz qui est mis en sac puis transporté dans le village. La moissonneuse est bien plus petite que celle des Chauchat et elle est équipée de chenilles pour pouvoir avancer dans les rizières marécageuses. Elles font toutes ça, c'est leur défaut...



   L'après-midi, à force de circuler au milieu des chemins terreux, nous sommes parvenus dans des petits villages isolés. Comme partout ailleurs au Cambodge, les enfants lançaient des « hello ». Chaque fois j’arrêtais le scooter pour leur faire un signe, les prendre en photo, échanger simplement quelques gestes, sourires et deux mots en anglais. Lorsqu'il y avait des mamies qui vendaient des « trucs » non identifiés à manger, je leur acheté le truc en question, histoire d'en connaître le goût : c'était tout le temps bon. Nous avons assisté à des parties d'échec et de pétanque très acharnées. Un après-midi très sympa !



   Manger dans les marchés est aussi une façon agréable de découvrir la vie locale. Que ce soit pour le petit déjeuner ou le reste de la journée, j'essaye de manger local. De plus, le marché est toujours très économique. Les petites mamies me regardent d'un œil étonné au début (car les touristes ne sont pas si nombreux à manger directement dans les marchés) mais si je reviens plusieurs fois, elles ont le sourire et parfois poussent la chansonnette. Cela permet de découvrir des plats originaux comme le rat au barbecue ou encore un drôle de dessert visqueux composé de gélatine multicolore, de glace pillée, de lait concentré et d'autres choses inconnues. Un régal que je conseillais à tous les touristes passant par là et qui généralement était très apprécié.  



PHOTOS EN VRAC :

Les Bouddhas du Cambodge.

Sortie des chauves-souries de Battambang.

L'école du cirque à Battambang.

Les couleurs des marchés au Cambodge :









Encore des photos :
Dans la campagne.


Couleurs et peintures locales.




Le footing du soir à Phnom Penh

La DDE fait une pause ici aussi.


Leçon de cuisine khmer à Battambang.


Après les guerres, il y a toujours des victimes ici.


Temple du Cambodge (pour comparer avec les autres pays).

Une petite partie de sepak taraw ?


Un sourire pour finir.