mercredi 29 octobre 2014

L'INDONESIE : D’îles en îles

L'INDONESIE : D’îles en îles 

Sculpture sur l’île de Bali.
   L’Indonésie, depuis que je suis en Asie et que je croise des backpackers (des voyageurs avec un sac à dos), tous me parlent de ces milliers d’îlots avec une population accueillante, du soleil, des plages et une mer paradisiaque pour les baignades. Ce pays est immense, avec 17000 îles et 250 millions d'habitants. C'est aussi le plus grand pays musulman au monde et j'y suis resté durant la période du ramadan. Tout le monde m'a dit de prendre mon temps ici et de profiter. Je devais rester deux mois...
   J'ai tellement pris mon temps qu'au bout d'un seul mois j'en avais plus qu'assez. Je n'arrive pas à savoir exactement pourquoi mais dès le début j'ai eu du mal à m'adapter ici et j'avais l'impression de passer à coté des choses. Et impossible de rétablir la situation malgré le changement d’île et de culture à Bali. Je savais que je n'avais pas trop le pied marin mais de là à ne pas apprécier la vie insulaire... J'ai passé les 10 premiers jours à courir entre les bus, les ferrys et les trains sans réussir à me reposer. J'avais certainement sous estimé les distances à parcourir. Les habitants sont très gentils et très serviables mais j'ai souvent eu l'impression d’être pris pour un pigeon et de n’être qu'un porte-feuille sur patte. Il faut dire que le mois de juillet est le mois de la haute saison touristique donc les prix peuvent parfois doubler.
   Pourtant il y a bien des choses à découvrir ici et je n'ai fait qu'un petit bout de chemin ! J'ai commencé mon périple sur l’île de Java où se trouve la capitale Jakarta pendant environ 10 jours. Puis je suis allé sur l’île paradisiaque de Bali et enfin un peu plus à l'ouest vers l’île de Lombok pour finir.
   Je repars un peu déçu de ce pays mais après de belles rencontres : Rodrigo et Pablo les 2 frangins mexicains qui criaient à l'erreur d'arbitrage pour le match Mexique-Pays Bas ; Femke la grande hollandaise très BOBO (bourgeois-bohème à la parisienne) ; Claudia l'allemande d'origine namibienne qui faisait son premier voyage en Asie... Avec eux j'ai sillonné les routes indonésiennes en espérant éviter tout accident avec la circulation dense et chaotique, j'ai fait des treks sur les volcans, j'ai profité des plages de sable blanc ou gris, j'ai fais des bulles à la poursuites des poissons tropicaux dans les récifs de corail, j'ai mangé du mi-goren ou encore du bacso dans les marchés... Bref j'ai passé du bon temps malgré tout.
Volcan actif de l’île de Java.
L’île de Java : Nuits courtes, transports et coupe du monde avec les mexicains Pablo et Rodrigo.
Rodrigo et Pablo en admiration devant le temple de Borobudur. No Era penal les gars ! 
   On a beau être à l'autre bout du monde et peu se préoccuper de l'actualité, un des sujets préféré des backpackers en ces mois de juin-juillet, c'était la coupe du monde de football au Brésil. Les paris allaient bon train, tout comme les commentaires. Et bien que les matchs soient diffusés à 22 h ou 3 h du matin ici, il y avait toujours un moyen de suivre la compétition. Ainsi les bars étaient ouverts malgré le ramadan et dans la petite île isolée de Kalimunjava, un projecteur avait été installé au milieu du village et le match diffusé sur le mur blanc de la mosquée. Sachant que la première prière du matin était à 3h30, les commentaires sportifs étaient toujours mêlés aux chants de l'Imam !
Sympathique dîner sur le marché de Kalimunjava.
Bien moins sympathique les chauve-souris de Yogyjakarta.
Stand up paddle traditionnel au coucher du soleil à Kalimunjava.
   Sur Kalimunjava, il n'y a pas que les matchs de foot, des petits spots de plongée sont facilement accessibles et les poissons tropicaux ne sont pas rares. Il y a aussi un bassin aménagé en bord de mer avec des requins à l'intérieur. OK, je sais, ce n'est pas très « nature » pour les animaux et ce ne sont pas les dents de la mer mais je vous garantie que lorsqu'un requin de plus d'un mètre arrive en face de vous, même si vous savez qu'il n'y a aucun danger, vous avez un petit moment d'hésitation. 

Nourrir les requins.
Bonheur aquatique.
   Autre sortie sympathique à faire sur cette île isolée du tourisme de masse : louer un scooter et divaguer sur les routes durant toute une journée. Alors que... holala, chute des concurrents mexicains avec leur scooter tout neuf ! Bon il n'y a pas eu de mal, ils étaient à l’arrêt ! Moi pour ma part, je suis tombé en panne 2 fois en une journée... ben, il faut croire que ma mobylette consommait beaucoup plus que celle des autres.
Plage déserte.
Dégradé de bleus.
   Sur le plan culturel à Java, nous avons fait une halte dans la ville de Yogyjakarta à proximité des temples de Borobudur et Prambanan. Ces deux temples m'ont fait repenser à ceux visités un peu plus tôt durant mon voyage à Angkor au Cambodge. Bien que beaucoup moins grands, ils n'en sont pas moins très spectaculaires.
Le temple de Borobudur dans toute sa splendeur.
Le paysagiste du temple.
   Et en particulier celui de Borobudur qui est le plus grand site bouddhiste au monde. Ce n'est qu'un seul temple sur 7 étages mais en faire le tour en suivant chacun des étages vous fera parcourir 6 kilomètres, c'est vous dire la taille du temple. Des fresques ornent chaque étage avec pour but de retracer la vie de Bouddha et les étapes de la vie humaine. Au sommet, qui symbolise le Nirvana, des petites stuppas abritent des statuts de Bouddha datant du VIIIème siècle.
Bas relief représentant la vie de Bouddha.
Le long d'un des étages du temple.
Stuppas de l'étage supérieur.
Travail d'artiste.
   Le temple de Prambanan quand à lui est bien plus semblable à ceux d'Angkor. Site sacré de l’hindouisme, il est malheureusement en travaux car des tremblements de terre l'ont un peu secoué. Il a été ibranlé comme qui dirait ...

Le temple de Prambanan.
Orangina, secouez, secouez moi.
Divinité hindou.
2 volcans à Java : Le Bromo et le plateau d'Ijen.

   Le 12 juillet, en France, il y avait des mariages et moi j'étais devant le mont Bromo. Et quel spectacle ! C'est vrai que je n'étais pas seul (plus de 300 touristes), qu'il faisait rudement frais et que mon guide n'était pas un guide (oui, je sais je n'ai pas de chance avec les guides, cf Madagascar et Augustin !). André (re-oui, mes guides ont tous des prénoms périmés) fumait tellement qu'il n'a pas réussi à monter les 30 marches qui nous conduisaient au site d'observation... il avait 20 ans (je parle au passé car je pense que depuis il est décédé) ! Et à part parler 3 mots d'anglais, il ne connaissait rien sur les sites qu'on voyait. En fait, je me suis demandé à un moment si ce n'était pas un touriste comme nous !
Le Bromo sort des brumes et quelques touristes.
Véhicule à touriste... très utile sur des routes goudronnées.
   Revenons au Bromo et aux centaines de touristes qui du point d'observation ont droit en même temps à un coucher de pleine lune à l'ouest et à un lever de soleil à l'est. Au fur et à mesure la lumière du jour éclaire un cône volcanique cerné par la brume matinale : Whaou ! 

Carte postale.
Mer de nuages et île volcanique.
Autre type de véhicule à touriste.
   Puis tous les touristes sont rapidement embarqués dans des Toyota Land Cruiser rutilants pour traverser « la mer de cendre » à la façon du Paris-Dakar mais dans des dunes de couleur grise. Avec Femke, la hollandaise avec qui j'ai voyagé durant quelques jours, nous avons ensuite fait l’ascension du Bromo pour avoir une nouvelle vue très spectaculaire : d'un coté un cône volcanique crevassé crachant du gaz à l'odeur d’œuf pourri, de l'autre des dunes de sable gris dans un immense cratère baignant dans les brumes matinales : Re-whaou !

Paris -Dakar avec Femke.
Fumées à l'intérieur du cratère. Odeur d'oeuf pourri, vivement le blog olfactif. 
Mer et dunes de cendres.
Pour le bonheur des yeux.
   Le 13 juillet, en France, vous aviez une bonne gueules de bois après les mariages et moi j'étais devant le plateau d'Ijen. Nous nous sommes réveillés de bonne heure avec Femke pour accéder à ce nouveau volcan et il a fallu réveiller André qui c'était oublié (re-re-oui mes guides ont un réel problème pour se lever, cf Augustin à Madagascar). Le cratère est occupé par un lac acide bleu turquoise. Et au fond de ce cratère, des ouvriers travaillent tous les jours pour remonter du souffre qui s'échappe des entrailles de la terre.
Couleurs des enfers.
Vue du bord du cratère.
    Le jaune du souffre mêlé au bleu turquoise font de cet endroit un lieu à peine croyable sur cette planète, comme si deux pots de peinture avaient été renversés là : Re-re-whaou !
Travailleurs dans les fumées.
Arbres morts et moi vivant.
   Par contre pour les pauvres forças qui tous les jours gagnent une misère pour remonter le souffre de cet enfer, le tableau est moins idyllique. Les pauvres indonésiens se cassent le dos et les épaules en remontant des paniers de près de 80 kilogrammes depuis le fond du cratère. J'ai eu du mal à en lever un ! Et je ne vous parle même pas de l'état de leurs poumons à force de respirer toutes les émanations de souffre !
Marche ou crève.
Personnellement, je préfère mon travail à la MSA.
L’île de Bali : un petit coin de paradis... pour les touristes avec Femke la hollandaise.

Plage paradisiaque à Bali.
   Bali, le paradis qui fait rêver bien des touristes occidentaux sur Terre. Un peu trop à mon goût car il y avait pas mal de monde lorsque j'y suis arrivé et encore plus lorsque j'en suis parti. Mais bon ce succès est mérité. Je suis resté plusieurs jours sur les plages de Lovina au nord de l’île. Plongée sur le spot incroyable de Menjangan avec des milliers de poisson tropicaux (et ma première tortue!), farniente, sortie à bicyclette au milieu des montagnes et des plantations d'arbres de clous-de-girofle, bataille navale avec des bateaux pleins de touristes pour voir quelques malheureux dauphins...

B5 : tu as coulé mon porte-avion !
Troupeau de dauphins fuyant le troupeau de touristes.
   Puis à Bali, il y a la ville de Ubud qui est connue comme une ville d'artistes. Effectivement, au milieu des rizières en terrasse bordées de cocotiers et de bananiers, avec les temples bouddhistes dans toutes les rues de la cité, les boutiques de souvenirs et les spectacles pour les touristes, la ville a de quoi inspirer.
Temples d'Ubud.

Détail d'un temple bouddhiste.
Parfois c'est un temple, parfois c'est une maison privée. Difficile de distinguer. 
Un des plus vieux temples de la région d'Ubud.
   Pas franchement très calme, j'ai préféré louer une bicyclette et sortir dans les campagnes voisines où les gens étaient très souriants et où les enfants passaient leur après midi à jouer au cerf-volant.
Moisson manuelle.
Envol.
Garder la banane !
Le jeu préféré des petits balinais : le cerf-volant.
Rizières en terrasse.
   Intéressant aussi de se lever très tôt dans cette ville pour voir le grand marché fonctionner sans touristes, les temples s'animer et les balinais déposer des petites offrandes devant la porte de leur maison. Tout ça dans une odeur d’encens qui brûle, de colliers de fleurs de jasmin fraîchement confectionnés et avec les couleurs des pétales de fleurs étalés sur les trottoirs.

Offrandes bouddhiste matinale.
Lou et Lana ? 
Matthieu qui n'aime pas qu'on se moque de sa petite famille. 
Sculpture du temple des singes d'Ubud : Mandala Suci Wenara Wana. 
Mais qu'est-ce que c'est que cette grosseur ?
Tomb Raider.
L’île de Lombok : Se casser les pattes sur le Rinjani pour mieux se reposer sur les Gilis avec Claudia l'allemande.
Le sourire après une journée de marche.
   Durant tous les mois précédents mon arrivée en Indonésie, j'ai souvent entendu parler du Rinjani, tous les autres voyageurs me disaient de ne pas manquer cette étape dans mon voyage. Ce volcan est situé sur l’île de Lombok, à l'est de Bali. Il est encore en activité comme la plupart des volcans indonésiens. Le sommet est situé à 3726 mètres est promet un lever de soleil magnifique. Mais ce qui est souvent revenu dans les discours des voyageurs, c'est la difficulté de l'ascension et le froid qui règne au sommet. J'ai même entendu dire que c'était plus difficile que l’ascension du Kilimenjaro au Kenya... J'ai donc décidé de m' aventurer sur les pentes de cette montagne.
Vue sur le lac du Rinjani.
Paysage du Rohan.
   Dans le ferry permettant de réaliser la traverser rapidement entre Bali et Lombok, je me suis assis au coté de Claudia, une allemande en voyage en Asie pour une durée de 2 mois. Nous avons immédiatement sympathisé et nous avons décidé de cheminer ensemble pendant notre séjour sur Lombok. Pour faire ce trek, un guide est recommandé, non pas parce que le chemin est difficile à trouver mais surtout car c'est le principal gagne-pain des habitants du coin. Et comme la durée de la marche est de 3 jours et 2 nuits, les porteurs sont aussi là pour traîner la nourriture et les tentes mais aussi préparer les repas pour les touristes.

Source d'eau chaude au pied du lac.
 Le trek commence dans une forêt tropicale pour ensuite arriver sur des sommets plus pelés. Le début de la journée est généralement chaud puis vers la fin de matinée, des nuages viennent s'accrocher aux flancs des montagnes et rafraîchissent l'atmosphère ce qui n'est pas plus mal pour marcher. Le premier bivouac m'a permis de voir deux des plus belles vues de mon voyage : un lac aux eaux bleues turquoises dans un cratère avec au milieu un mini volcan presque-île ; et un coucher de soleil sur une mer de nuage avec au loin des volcans coniques dépassants des flots orangés. Après ces deux vues, le fait que la nuit soit froide et pas très bonne est secondaire.
Coucher de soleil avec les volcans de Bali sur la gauche.
 La seconde journée, les marcheurs descendent dans le cratère avec le petit volcan puis remontent au camp de base pour dormir. Un sacré dénivelé qui est presque de l'escalade par moment. Heureusement juste avant le repas de midi il y a une source d'eau chaude qui permet de se décrasser et de se délasser. Une chose particulièrement choquante sur ce trek c'est la quantité impressionnante de déchets et plastiques que laissent les randonneurs ! C'est un long pèlerinage sur de long de chemins jonchés de détritus en tout genre. Impossible de ce perdre, comme le Petit Poucet, il suffit de suivre les poubelles pour retrouver le trek ! Les guides et les porteurs laissent tout derrière eux et aucun effort n'est fait pour entretenir ou collecter. Ils espèrent sans doute une éruption prochaine pour brûler tout ça. Déjà que c'est pitoyable, je n'ose imaginer ce lieu dans quelques années. Cruel désillusion pour le touriste : voir le volcan et favoriser l'économie locale en payant les services de guides et de porteurs mais savoir que derrière son passage, tout sera souillé. 
Déchets touristiques.
Attention de ne pas planter la tente 1 mètre plus loin. 
   La montée finale commence dès 2h30 le matin. Les touristes avancent à la lumière des lampes frontales sur des pentes rendues glissantes par la pouzzolane. L’ascension prend 3 heures environ et n'est finalement pas si difficile que ça (en tout cas pour moi). Dans la nuit noire, on ne se rend pas compte du paysage mais à peine les premières lueurs de l'aube apparaissent, la nuit fait place au vide. On domine de plusieurs centaines de mètres le lac au bord duquel on a pique-niqué la veille. Au loin l'ombre conique du Rinjani se détache sur le paysage : vu grandiose ! Froid de canard aussi mais la descente en glissade dans des pentes d'environ 45° avec les pieds qui s'enfoncent dans la pouzzolane est un régal.  
Du haut du Rinjani.
Pas chaud pour notre petit groupe.
Mon chapeau d'Antsirabe m'aura suivi sur tous les sommets. Merci les petits malgaches pour ce cadeau. 
Danger, pente glissante.
   Pour ce remettre de ces 3 jours éprouvant physiquement et où le sommeil n'a pas toujours était bon, nous avons pris la direction des îles Gili avec Claudia. Ces 3 confettis au nord-ouest de Lombok sont très touristiques. Nous avons séjourné en premier sur Gili Trawangan, la plus grande dont on peut faire le tour à pied en à peine 2h30 ! C'est l’île la plus festive où il y a des bars et de nombreuses attractions pour les touristes. Les plages de sable blanc sont parfois peuplées de touristes. Mais les eaux turquoises sont délaissées car il y a des courants assez forts et des coraux coupants au fond. Mais pour les moins peureux, les fonds marins sont très accessibles et peuplés de tortues. Pour ma part en une journée de snorkling, j'en au vu 5.
En direct de Gili paradis.
A la recherche des tortues de Gili.
   Pour les personnes recherchant un peu plus le calme, il y a Gili Air. Comme les autres îles Gili, pas de voiture ni de scooter ici, seulement des vélos et des petites calèches tirées par des chevaux. Sur cette île, nous avons assisté à la fin du ramadan, mois du jeun pour les musulmans. Toute la nuit, des feux d'artifices sont tirés par les enfants et certains explosent encore le matin. C'est moins intensif que le 14 juillet en France car ce ne sont que des petits feux d'artifice mais la quantité de poudre consommée durant cette nuit doit être considérable. Pour notre part, nous avons été invités par le propriétaire de notre bungalow à partager le repas de fin du ramadan dans sa maison avec sa famille. Bien sympa !
Tranquille !
Seul véhicule des îles Gili.
Des sourires pour finir :